Antigel - FAI BABA - première partie Dino Brandão

 

FAI BABA - première partie Dino Brandão

H - (Portes: H)

Alhambra Room, Genève

En solo, le Zurichois Fai Baba reproduit l’essence de sa course folle dans un mélange de blues psyché, de soul blanche et de sonorités vintage.

On l’imagine à bord de sa Mustang, soulevant des nuages de poussière et des effets Doppler chargés de garage et de psychédélisme. Il dispute son Cannonball Run, dessinant son tracé musical dans l’Ouest sauvage, fait de blues sous opiacés, de country distordue, de folk hallucinatoire ou de surf music insouciante. Cow-boy indolent, le Zurichois Fai Baba est certainement plus proche d’un Las Vegas Parano que de Heidi, mais le rock n’a pas de racines. Battant la route, ses morceaux forment de longues digressions autour d’un moyeu, exécutées à grands coups de guitares réverbérantes, de claviers vintage, la voix planant comme un spectre au-dessus du vrombissement, façon Tame Impala ou Kevin Morby. Fai Baba carbure à ce mélange hautement inflammable et alterne compositions énervées et comptines en mode cruise control dans une célébration psyché décomplexée. En solo, le Zurichois réduira ses morceaux à leur noyau émotionnel brut, mais sans freiner pour autant.

Dino Brandão enchaîne ses morceaux comme des tricks limpides, glissant en équilibre parfait dans un ride musical épuré.

La pop voyageuse de Dino Brandão surfe, limpide, sur les volutes de béton d’un skate-park lunaire ou glisse, lente et lascive le long des Langstrasse de Suisse alémanique, comme filmée par Gus Van Sant. Dans le roulement parfaitement huilé des guitares, le grip harmonieux des voix, l’axe subtil des parcelles de vie que nous narre le multi-instrumentiste suisse d’origine angolaise, les 13 figures de l'album Ich liebe dich (2020), sorti en collaboration avec Faber et Sophie Hunger, nous offrent ce que la musique et la Suisse a de meilleur, la rencontre des voix, des sons, des influences et des cultures, le dialogue des vies et des histoires dans un ride en commun, aérien et harmonieux.

Alhambra Room, Genève

Construit entre 1918 et 1920 par l’architecte Paul Perrin, ce théâtre cinématographique, baptisé Omnia à l’origine, dispose dès 1928 de la première installation de cinéma sonore du pays. Tout en accueillant également de nombreux spectacles et concerts. Prémonitoire ! Cette salle chaleureuse est malheureusement vouée à la démolition... pour faire place à un parking ! Mais, ouf !, classée monument historique et défendue par de nombreux·ses passionné·e·s, elle est sauvée avec un objectif ambitieux : concilier les aspects patrimoniaux du site avec les exigences d’une salle de concerts contemporaine. Rénové avec soin, le nouvel espace modulable de 750 places, aux teintes métalliques et rouges, est inauguré en 2015. Il constitue un véritable écrin pour la musique d’aujourd’hui.

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